Une des choses les plus marquantes que nous avons découvertes au Kirghizistan est sans doute l’oulak-tartych. Ce sport porte plusieurs noms, le buzkachi, le kok-borou, parfois même l’oulak tout court, mais ici c’est comme ça qu’on l’appelle.

Les règles sont simples : deux équipes de cinq cavaliers, appelés “chavandozlar’’ s’affrontent sur un terrain rectangulaire dont chaque extrémité constitue une zone de but. Une carcasse de chèvre ou de mouton décapité sert de ballon. Les joueurs tentent de l’arracher aux autres et de lui faire franchir la ligne de but de l’équipe adverse. Un match dure 20 minutes. À part ça, il n’y a pas d’autres règles : l’oulak-tartych est un sport souvent violent où tous les coups sont permis. Au sein d’une même équipe, les joueurs jouent souvent solo : chacun veut être celui qui rapportera la victoire à son équipe, même si cela signifie jouer un mauvais coup à ses partenaires.

Ce sport est d’origine mongole mais est pratiqué à travers toute l’Asie centrale, au Kazakhstan, en Ouzbékistan, et bien sûr au Kirghizistan. C’est une tradition fondamentale de la culture de ces régions. À l’origine, il s’inspire des loups qui apprennent à leur petits à chasser. Aujourd’hui encore, il est très pratiqué, notamment lors des compétitions du mois de mars où les touristes se pressent pour admirer les cavaliers.
L’oulak-tartych peut être très impressionnant mais malgré sa violence, j’ai tout de suite aimé ce jeu. On doit s’y impliquer corps et âme, donner tout ce qu’on a, ce qui le rend vraiment captivant. Le fait qu’il se pratique à cheval m’a tout de suite séduit : la monture devient alors un allié puissant, et le jeu renforce la complicité qu’on peut avoir avec elle. Ce sport est un élément clé de la culture kirghize ; si vous allez un jour en Asie centrale, ne passez pas à côté.
-Article écrit par Samuel-